Acheter un nouveau logement alors que l’ancien n’est pas encore vendu n’oblige pas forcément à passer par un prêt relais. D’autres leviers existent pour fluidifier la transition : le prêt achat-revente, le prêt hypothécaire — avec un PHC pensé pour les seniors — et la vente avec faculté de rachat (vente à réméré). Ils peuvent, selon les cas, avancer jusqu’à 70 % du prix de vente estimé tout en évitant d’avoir à rembourser immédiatement le capital du crédit en cours. Voici notre guide comparatif, clair et franc, pour choisir la piste la plus pertinente selon votre situation.
L’essentiel en un coup d’œil
Solution | Principe | Trésorerie disponible | Remboursement pendant la transition | Coûts typiques | Public visé |
---|---|---|---|---|---|
Prêt achat-revente | La banque rachète votre prêt en cours, le fusionne avec le nouveau et vous avance une partie du prix de vente attendu. | Jusqu’à ~70 % du prix de vente estimé | Une seule mensualité (nouveau prêt “mixte”), intérêts sur la part avancée | Intérêts du prêt global, frais de garantie, frais de dossier | Ménages qui remboursent encore un emprunt et veulent une mensualité unique |
Prêt hypothécaire (dont PHC pour seniors) | Vous empruntez en donnant une hypothèque sur un bien déjà détenu, sans assurance classique si profil senior/risqué. | Variable selon valeur du bien et taux de LTV | Mensualités d’un prêt adossé au bien hypothéqué | Intérêts + frais de garantie + éventuelle caution | Propriétaires aux revenus stables ; seniors via PHC pour limiter l’exigence d’assurance |
Vente avec faculté de rachat (“réméré”) | Vous vendez le bien à un investisseur, avec droit prioritaire pour le racheter plus tard à un prix convenu. | Liquidités immédiates (souvent 50–70 % de la valeur) | Indemnité d’occupation au lieu de mensualités de prêt | Frais notariés (vente + rachat), indemnité d’occupation, marge de rachat | Profils en tension de trésorerie/incidents bancaires, besoin d’un coup de frein temporaire |
1) Le prêt achat-revente : acheter et vendre en “une seule histoire”
Pourquoi c’est malin
Si vous remboursez encore un crédit, le prêt achat-revente regroupe l’ancien et le nouveau en un seul prêt. Vous ne jonglez pas entre un crédit historique + un relais : vous alignez une mensualité unique, plus lisible pour votre budget. La banque peut vous avancer ~70 % du prix de vente pressenti de votre bien actuel, sans retrancher le capital restant dû. Résultat : vous achetez plus sereinement, la vente finale venant solder l’avance et recalibrer votre prêt de long terme.
À surveiller
- La durée d’écoulement du bien : plus la vente tarde, plus la part “avance” coûte.
- L’estimation du bien : une surestimation entraîne un écart à combler à la vente.
- Les frais : dossier, garantie (hypothèque/caution), intérêts sur la période de transition.
Pour qui ?
Couples/familles déjà endettés par un premier prêt, au projet d’achat ferme, dans un marché où la revente est plausible sous 6–12 mois.
2) Le prêt hypothécaire, et le cas particulier du PHC pour les seniors
Le standard
Vous possédez un bien (résidence principale ou secondaire) et sollicitez un nouveau crédit garanti par hypothèque. Le montant prêté s’ajuste à la valeur du bien et à votre capacité de remboursement. C’est un levier puissant pour dégager des liquidités ou financer l’achat avant revente, y compris si l’assurance emprunteur standard est difficile à obtenir.
Le PHC (Prêt Hypothécaire Cautionné) pour seniors
Pensé pour les emprunteurs âgés ou aux contraintes d’assurance, il substitue la garantie réelle (hypothèque + mécanismes de caution) à une assurance coûteuse voire refusée. Concrètement, on monétise une partie de la valeur du bien, avec une analyse stricte de la quotité (LTV), des revenus et du reste à vivre.
À surveiller
- Frais de garantie (hypothèque, mainlevée), frais de dossier.
- Taux potentiellement plus élevés qu’un prêt “classique” ultra-sécurisé.
- Discipline budgétaire : c’est un vrai crédit avec des mensualités.
Pour qui ?
Propriétaires patrimoniaux ; seniors pour qui l’assurance standard est un frein, mais qui disposent d’un actif immobilier solide.
3) La vente avec faculté de rachat (réméré) : une respiration, pas un sprint
Le principe
Vous vendez votre bien à un investisseur tout en conservant un droit prioritaire pour le racheter dans un délai (souvent 12 à 60 mois). Vous recevez des liquidités immédiates et demeurez occupant via une indemnité. Le jour où vos finances se rétablissent (revente d’un autre bien, refinancement, retour à l’emploi…), vous rachetez au prix convenu (prix initial + prime de rachat).
À surveiller
- Coût global significatif (double passage chez le notaire, indemnité d’occupation, prime de rachat).
- Discipline impérative : sans rachat à temps, vous perdez définitivement le bien.
- Vérifier l’encadrement juridique (clauses, délais, prix de rachat) et sélectionner un opérateur sérieux.
Pour qui ?
Propriétaires en tension de trésorerie (retard d’échéances, fichage bancaire, dettes pressantes) ayant une perspective crédible de redressement sous 1 à 5 ans.
Quel est votre meilleur choix ? Notre grille de décision Béa Immo
- Vous remboursez encore un prêt et votre bien est vendable en < 12 mois → Prêt achat-revente.
- Vous avez un bien peu ou pas grevé et des revenus réguliers → Prêt hypothécaire (et PHC si vous êtes senior/assurabilité limitée).
- Vous avez besoin de cash immédiat et devez stopper une spirale (découvert, incidents, saisies) → Vente avec faculté de rachat, à manier avec un notaire et des garde-fous.
Combien ça coûte ? (ordre de grandeur pédagogique)
- Prêt achat-revente : taux voisin d’un crédit immo classique sur la part long terme ; intérêts intercalaires sur la part “avance” jusqu’à la vente ; frais de dossier et de garantie.
- Prêt hypothécaire / PHC : taux du crédit + frais d’hypothèque (inscription + mainlevée) ou caution ; coûts d’évaluation.
- Réméré : frais de vente chez notaire + indemnité d’occupation mensuelle + prime de rachat convenue, plus frais de rachat si vous exercez l’option.
Chez Béa Immo, nous conseillons de simuler le coût total sur 12–24 mois (y compris tous frais) et de comparer au scénario “attendre de vendre puis acheter”. La bonne option est celle qui minimise le coût total tout en sécurisant votre calendrier de vie (écoles, mutation, délai de préavis, etc.).
Exemples rapides
- Famille avec prêt en cours (reste 110 000 €), maison estimée 300 000 € : achat-revente avec avance ~210 000 € (70 %) pour boucler l’apport sans gérer deux mensualités.
- Couple de retraités propriétaires d’un appartement estimé 400 000 € : PHC pour financer l’acquisition d’un pied-à-terre et des travaux, sans sur-assurance coûteuse, grâce à l’hypothèque.
- Entrepreneur en difficulté temporaire : réméré pour éviter la vente à perte, retrouver de l’air pendant 18 mois, puis rachat une fois l’activité redressée.
Conseils pratiques Béa Immo
- Faites estimer votre bien par deux à trois professionnels pour fiabiliser la base des 70 %.
- Anticipez le calendrier (compromis, conditions suspensives, déménagement) pour limiter la durée de l’avance.
- Simulez le Taux d’Effort (endettement) avec et sans fusion des prêts.
- Demandez des offres détaillées : taux, frais, modalités de remboursement anticipé, pénalités éventuelles.
- Entourez-vous d’un notaire en cas de réméré et vérifiez précisément les clauses de rachat (délais, prix, charges).
FAQ express
Peut-on vraiment obtenir ~70 % du prix attendu ?
Oui, à titre indicatif et sous réserve d’estimation et de politique de la banque. Le taux exact dépendra de votre dossier et du marché local.
Le PHC remplace-t-il l’assurance emprunteur ?
Il ne la “remplace” pas au sens strict ; il réduit souvent l’exigence d’assurance en s’appuyant sur la garantie réelle du bien pour sécuriser le prêteur, ce qui est favorable aux seniors.
La vente avec faculté de rachat est-elle risquée ?
Elle est encadrée mais coûteuse ; le risque majeur est de ne pas racheter à temps. D’où l’importance d’un calendrier crédible et d’un notaire attentif.